La Maison Forte

méthode organisation

UN "MANIFESTE" EN MOUVEMENT

Cette culture du vivant, mobile, poreuse, incapable d’entrer dans un cadre déterminé, ne se satisfait pas d’un “projet”, ni d’un manifeste. Nous préférons, pour l’énoncer, dessiner un environnement d’interdépendances que nous interrogeons au fur et à mesure de notre progression.

 



INNOVATION SOCIALE ET CULTURELLE

Le “faire ensemble”, l’engagement d’une recherche commune, l’exigence de la coopération, sont fortement liés à l’innovation sociale. Celle-ci peut s’orienter vers la production de biens ou de services, mais elle n’est réellement appropriable et créatrice de valeur que si elle participe du développement territorial, si elle refonde et renforce le lien social. Elle vise ainsi à dépasser un sentiment croissant d’inutilité sociale et fonctionne comme relais pour des solidarités de proximité. Elle contribue à l’inclusion, à l’attractivité sociale du territoire qui devient ainsi espace de sens, c’est-à-dire d’engagement, d’investissement : l’habitant sans doute y habite et travaille, mais en plus, il devient acteur d’un développement territorial. Face à une complexité sociale croissante, aux peurs diverses – celles d’échouer (hyper-mobilité, hyper-compétition, ultra qualification…) ou tout simplement de rencontrer l’autre (le collègue, le voisin, l’Etranger…) -, la dimension culturelle de cette innovation nous semble essentielle ; « culturelle » au sens le plus générique de ce qui fait tenir des individus ensemble – pas simplement exception artistique et culturelle (production, diffusion, monstration et médiation). Nous imaginons un projet qui fonde une démocratie culturelle réelle. Au travers d’un travail d’encapacitation, de mémoire du territoire et de prospective, avec tous ceux qui souhaitent y participer – individus, organisations, collectivités territoriales…–, valorisant l’initiative et la volonté de faire, de retrouver la confiance, la coopération. De notre point de vue, l’innovation sociale est culturelle. Le Tiers Lieu que nous initions espère en témoigner. La Maison forte souhaite ainsi œuvrer, grâce aux compétences des membres résidents et au réseau qu’elle tisse patiemment, au travers d’un questionnement renouvelé, à un laboratoire de développement territorial interrogeant les enjeux culturels contemporains de notre société.

NOTRE ORGANISATION   

Après une expérimentation de dix huit mois, des essais, des échecs – une première organisation « en collectif » par cercles de gouvernance est abandonnée -, des besoins clarifiés, nous tirons les enseignements de cette phase pour mettre en oeuvre une organisation dédiée : elle vise à l’animation d’un écosystème valorisant les compétences, les responsabilités, les autonomies tout en facilitant sa coordination. Elle tend à dépasser une approche patrimoniale pour mettre au centre l’action, l’équité, la transparence et la coopération.

La SCI qui a financé l’achat du domaine est assimilée à une foncière éthique. Ainsi les habitants (dont les associés fondateurs), les producteurs/contributeurs, l’association sont tous locataires. 

Les coopérateurs travaillent à une forme d'autonomie coopérative. Liés au système par une mission-projet co-construite, ce sont celles et ceux qui immobilisent une part de leur énergie dans le système que l’on dessine. Ils prennent part à l’ensemble des choix.

Les contributeurs sont celles et ceux qui investissent ponctuellement notre dispositif parce qu'ils trouvent là un terrain d’expérience, un espace de rendez-vous de compétences.

L’association encadre le développement des différents projets et de la globalité du programme.